Déposition d’anciens camisards, intégrés après leur reddition dans la compagnie franche du sieur Ollivier

Texte retrouvé et communiqué par Maguy Calvayrac.

 
AD34C186.237
Information
Du mercredi cinquième novembre mil sept cent quatre
Pierre Soujol, du lieu de Canaules, soldat de la compagnie franche du sr Ollivier, âgé de 28 ans ou environ, témoin assigné par exploit aujourd'hui fait par [blanc] huissier ainsi qu'il a fait apparoir de sa copie après avoir prété le serment a promis dire vérité
Enquis s'il est parent, allié, serviteur ou domestique d'aucune des parties
A dit que non
Et du contenu en la plainte du procureur du Roi, dépose que le sieur Ollivier son capitaine suivant les ordres à lui donnés s'occupe le plus souvent avec toute sa compagnie dans laquelle le déposant est soldat à chercher dans les villages les camisards qui s'y sont retirés sans pourtant s'être rendus suivant la volonté du Roi, et que ce faisant, il y a environ huit jours qu'étant allés à la métairie de Mr de Boucoiran qui est dans le terroir de Vézénobre, ils auraient arrêté le nommé Claude Benezet dudit Vézénobre qui travaillait à la terre, lequel ils auraient obligé par caresses de rendre son fusil qu'il alla chercher dans un buisson où il l'avait caché, qu'il y a cinq ou six jours qu'ils arrêtèrent le nommé Jean Granier de Lézan qui travaillait au lieu de Canaules, lequel ne leur rendit que son épée, que dimanche dernier ils arrêtèrent Habran Pouissac, maréchal à forge du lieu d'Aigremont dans les rues dudit Aigremont, lequel ne leur remit aucune arme disant n'en avoir point, le déposant connaissant les sus-nommés pour camisards pour les avoir vus dans la troupe des camisards tous armés, et même avoir vu que ledit Pouissac a ferré plusieurs chevaux des camisards, les connaissant très bien parce qu'il a resté quelques temps parmi les camisards, et qu'ayant reconnu l'abus de ces malheureux il s'est rendu il y a quelques temps sous l'obéissance du Roi, et plus n'a dit savoir, mais ce dessus contenir vérité, lecture faite a persisté et a signé

Jean Malguès du lieu de Canaules, soldat de la compagnie franche du sr Ollivier, âgé de trente ans, témoin assigné par le susdit exploit ainsi qu'il a fait aparoir de sa copie après avoir prêté serment a promis dire vérité
Enquis s'il est parent, allié, serviteur ou domestique d'aucune des parties
A dit que non
Et du contenu de la susdite plainte dépose que le sieur Ollivier son capitaine avec toute sa compagnie fait des recherches par les villages pour découvrir les camisards qui s'y sont retirés sans s'être rendus suivant les ordres du Roi, et il y a environ huit ou neuf jours qu'étant allés à St-Jean-de-Ceyrargues ils arrêtèrent les nommés Denis Servian de Navacelles, Jean Roux d'Aubussargues et Nicolas Pontier de Mons, lesquels ne leur rendirent point des armes, disant n'en avoir pas, que le lendemain ils arrêtèrent au lieu de St-Hippolyte de Caton le nommé François Fontanes de Monteils dans la maison de son maitre aussi sans armes, il y a environ sept ou huit jours qu'ils furent à la métairie de Mr de Boucoiran située dans le terroir de Vézénobre où ils y arreterent le nommé Claude Bénézet de Vézénobre qui travaillait à la terre, lequel par bonnes paroles leur rendit son fusil qu'il fut quérir dans un buisson où il l'avait caché, qu'ils arrêtèrent il y a quelques jours Jean Granier de Lézan qui travaillait au lieu de Canaules, lequel leur rendit son épée disant n'avoir pas d'autres armes, et que dimanche dernier ils arrêtèrent dans le lieu d'Aigremont Habran Pouissac, maréchal à forge dudit lieu, lequel ne leur remit aucune arme disant n'en avoir pas, et dit qu'il connait lesdits Servian, Fontagnie, Roux, Pontier, Bénézet, Granier et Pouissac pour être des camisards parce qu'il les a vus dans la troupe des camisards portant les armes, lui qui dépose ayant resté parmi les camisards pendant environ deux ans, desquels il s'est retiré il y a quelques temps ayant connu l'abus et s'est rendu sous l'obéissance du Roi, dit aussi qu'il a vu quelques fois ledit Pouissac a ferrer dans sa maison de chevaux des camisards et plus n'a dit savoir mais ce dessus contenir vérité, lecture faite a persisté et n'a su signer de ce requis

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