Napoléon Peyrat

L’historien des camisards et des cathares,
par Patrick CABANEL

Napoléon Peyrat est né en Ariège en 1809. Devenu en 1831 pasteur des Églises réformées, au terme de ses études à la Faculté de théologie alors située à Montauban, il ne prend pas en charge une paroisse, mais s’abandonne, pendant douze ans, à sa seconde passion, l’histoire et la littérature. Ce n’est qu’en 1847 qu’il est consacré au pastorat et s’installe à Saint-Germain-en-Laye, où il fonde quasiment de toutes pièces une paroisse protestante très active. L’histoire reste cependant son exigeante compagne, et lui vaut de n’être jamais tombé dans l’oubli, en dépit de périodes d’éclipse. Peyrat est le type même de l’historien romantique, comme le XIXe siècle en a tant connus : il se passionne pour les rebelles, les hérétiques, les vaincus, et raconte leur épopée dans une langue souvent magnifique, qui reste aujourd’hui l’un de ses attraits. L’historien, du reste, était également poète : il a publié plusieurs recueils, dont certaines pièces, inspirées par la légende de Roland ou les psaumes de la Bible, supportent la comparaison avec bien des œuvres poétiques de son siècle. On pourra s’en persuader en lisant une anthologie récente, les Poèmes pyrénéens, chez Lacour (Nîmes, 1999).

Voici, à titre d’exemple, et parce que nous lisons trop peu de poésie aujourd’hui, cette strophe tirée de Ruine de Jérusalem. Le psalmiste y interpelle Dieu sur son silence face à la détresse de son peuple :

Fouleront-ils longtemps ta gloire dans la poudre

Avec ton peuple saint ?

Laisseras-tu longtemps ton bras où dort ta foudre

Replié sur ton sein ?

Peyrat a pratiqué une histoire "généalogique" : il était en quête de ses ancêtres par la foi ou le sang, selon une de ses formules, et entendait les rendre à la vie, contre les oppressions, les massacres et les silences entretenus. Proche du poète anticlérical Béranger, puis de Michelet, qui reconnaissait une dette à son égard, il s’est d’abord intéressé aux protestants du XVIIe et du XVIIIe siècles, et particulièrement aux Cévenols et aux Camisards. Il a puissamment contribué à les réhabiliter, alors qu’une partie des élites protestantes de son temps appréciaient assez peu ces rebelles passés par les troubles du prophétisme et les déchaînements de la violence. Son premier grand livre, paru à Valence en 1842, Les pasteurs du Désert, marque une date dans la réappropriation par les protestants de leur passé camisard. Philippe Joutard y a insisté dans sa Légende des Camisards (Gallimard, 1977). On rappellera que Peyrat a été plus tard, à la veille de sa mort, le premier à inscrire son nom sur la souscription destinée à permettre le rachat de la maison natale de Rolland, devenue aujourd’hui le Musée du Désert.

Derrière les camisards, c’est aux cathares que Peyrat entendait offrir sa vie de chercheur. Ariégeois, il était persuadé de leur être rattaché par une filiation directe. Il leur consacre quarante ans de travaux, et publie à partir de 1870 cinq volumes (le dernier est posthume) consacré à leur religion et à leur tragédie au moment de la croisade contre les Albigeois. C’est Peyrat qui fait du vieux castrum de Montségur le symbole de la résistance, de la fidélité et du sacrifice cathares : en d’autres termes, il invente ce qui est devenu un lieu de mémoire mondialement célèbre. En revanche, Peyrat s’est refusé à s’engager dans des rêveries séparatistes : bien que pratiquant l’occitan (des lettres conservées à Toulouse, au Collège d’Occitanie, en témoignent), il écrit en français, considérant que c’est la langue de la liberté. Ce patriote que la défaite de 1870 a douloureusement marqué, salue la France républicaine, dont il estime qu’elle est l’héritière des vaincus du Moyen Age ou du XVIIe siècle. Cathares, camisards, révolutionnaires, républicains : telle est la généalogie qu’il a cherché à restaurer.

On redécouvre depuis quelques années la vie et l’œuvre de Peyrat, partiellement rééditée chez Lacour, à Nîmes. On trouvera aux Presses du Languedoc, à Montpellier, un ouvrage collectif qui lui est consacré, et qui comprend notamment d’importants textes autobiographiques, sur sa jeunesse comme sur l’année 1870. La bio-bibliographie qui suit est tirée de cet ouvrage (Patrick Cabanel et Philippe de Robert, Cathares et Camisards. L’œuvre de Napoléon Peyrat (1809-1881), préface de Philippe Joutard, 1998, 263 p., 140 F.).

 


Bio-bibliographie de Napoléon Peyrat
(1809-1881)

(extrait de P. Cabanel et Ph. De Robert, dir., Cathares et Camisards, Presses du Languedoc, 1998)

1809 (20 Janvier) Naissance de N. Peyrat aux Bordes-sur-Arize (Ariège)

1811 Mort, en couches, de sa mère, Marguerite Gardel (née en 1776)

1813 Mort de son frère, Narcisse (né en 1811)

1814 Témoin de la Terreur Blanche aux Bordes

1823 (novembre)-1825 Interne à l'institution dirigée par son parent, le pasteur Rosselotty, à Châtillon-sur-Loire (Loiret)

1825 (novembre)-1831 (mai) Étudiant à la Faculté de théologie protestante de Montauban

1826 (août) Baccalauréat ès lettres

1830 Enthousiasme à l'annonce de la Révolution de Juillet

1831 (21 février) Soutenance à Montauban de sa thèse de baccalauréat en théologie, Du Christianisme au XIXe siècle , Montauban, Lapie-Fontanel

1831 (juin) Installation à Paris

1831-1842 Renonce à des études de médecine pour l'histoire en autodidacte. Vie de bohême. Devient un familier du poète Béranger, auquel il dédie son premier poème, "L'Oiseau du Ciel" (publié plus tard dans Les Pyrénées). Divers préceptorats

1832 (mars à mai) Tient son journal: "Deux mois avec Béranger", publié dans Les Lettres françaises, 24 et 31 janvier et 7 février 1952

1833 Premier poème publié, "Roland", sous la signature de Napol le Pyrénéen, dans Ajasson de Grandsagne, Poètes français vivants, Paris, Bibliothèque populaire. Rééditions en 1863, 1872, 1877 (dans Les Pyrénées), 1905, traduction anglaise en 1876

1836-1837 Rencontre Lamennais. Rédaction des Pasteurs du Désert

1837 (août) Voyage-pèlerinage dans les Cévennes lozériennes (de Mende au mont Bougès). Manuscrit conservé à la Bibliothèque de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français (mss 355)

1842-1847 Précepteur dans une famille protestante du Bordelais. En 1845-1846, déclaré maître de pension, 37 cours d'Albret, à Bordeaux, en remplacement de Malvezin

1842 Histoire des Pasteurs du Désert depuis la Révocation de l'édit de Nantes jusqu'à la Révolution française, 1685-1789, Paris, Valence, Marc-Aurel frères, 2 vol. (traduction anglaise à Londres en 1852, The pastors in the wilderness)

1843 Entreprend l'histoire des Albigeois

1847 (25 août) Reçoit la consécration pastorale, à Paris. Nommé pasteur-auxiliaire à Saint-Germain-en-Laye

1851 (23 juin) Mariage avec Eugénie Poiré (1833-1891), nièce du maréchal Randon. Dont quatre enfants: Adeline (1852-1866), Marguerite (1853-1931), Louise (devenue soeur Thérèse de Jésus, carmélite à Rome, 1856-1917) et Léon (1858-1922)

1854 Pasteur titulaire à Saint-Germain-en-Laye

1855 Histoire de Vigilance, esclave, prêtre et réformateur des Pyrénées au Ve siècle, Paris, Grassart

1857 "Le capitaine Dusson, ou le siège du Mas d'Azil", B.S.H.P.F., p. 75-114 (repris à la fin du volume L'Arise, p. 259-352). "Histoire de France au XVIe siècle" (compte-rendu de l'oeuvre de Jules Michelet), ibid., p. 232-244

1857 (décembre) Rencontre avec Michelet. Début d'une durable amitié

1860 Les Réformateurs de la France et de l'Italie au XIIe siècle, Paris, Meyrueis

vers 1860 Excursion-pèlerinage au château de Montségur. Récit dans Mme N. Peyrat, À travers le Moyen Age, Paris, Grassart, 1865

1861 Béranger et Lamennais, Correspondance, entretiens et souvenirs, Paris, Meyrueis

1862 Inauguration du temple de Saint-Germain-en-Laye, élevé à son instigation

1863 L'Arise, romancero religieux, héroïque et pastoral des Pyrénées, Paris, Meyrueis

1866 Mort de sa fille Adeline. Allocution prononcée par le pasteur Napoléon Peyrat dans l'Église de Saint-Germain-en-Laye, le 4 avril 1866, aux funérailles de sa fille Adeline, Saint-Germain-en-Laye, imprimerie Toinon

1868 Le Colloque de Poissy et les Conférences de Saint-Germain en 1561, Paris, Grassart

1870 Préface à Mme N. Peyrat, Autour de nous et en nous-mêmes (2): Fantômes et réalités, Paris, Grassart

1870 Témoin du siège de Paris par les Allemands. Tient un journal, conservé aux Archives Départementales des Yvelines (des extraits sont publiés dans le présent volume)

1870-1872 Histoire des Albigeois. Les Albigeois et l'Inquisition, Paris, Lacroix-Verboeckhoven, 3 volumes. Réédition Lacour, Nîmes, 1996

1873 Rédaction d'une Chronique de l'Église de Saint-Germain-en-Laye, restée inédite (archives de la paroisse protestante de Saint-Germain-en-Laye)

1874 La grotte d'Azil, précédée d'une Notice sur Siméon Pécontal, Paris, Grassart

1876 Parraine le groupe naissant des Félibres rouges (L.-X. de Ricard, A. Fourès). Rédaction de ses "Mémoires inédits"; publication posthume par les soins de L.-X. de Ricard, dans Lou Lengadoucian, Toulouse, n° 6 à 12, 1892

1877 Admission dans le Félibrige (Languedoc)

1877 Les Pyrénées, romancero, Paris, Grassart. Réédition de la "Préface" (p. I-XVI) dans Louis Guiraud, Au sujet des félibres rouges. Quelques documents, Nîmes, Bene, 1991. Réédition partielle des trois recueils de poésie (L'Arise, La grotte d'Azil, Les Pyrénées) dans une Anthologie poétique, Lacour, Nîmes, 1998

1878 "Le Mas d'Azil depuis le siège de 1625 jusqu'à la Révocation" et "Le Mas d'Azil depuis la révocation de l'édit de Nantes juqu'à la fin du règne de Louis XIV (1685-1715)", B.S.H.P.F., pp. 145-154, 337-346, 385-392

1880-1882 Histoire des Albigeois, La civilisation romane et La croisade, Paris, Fischbacher, 2 volumes (partiellement posthume). Réédition Lacour, Nîmes, 1998

1881 (4 avril) Mort et ensevelissement de N. Peyrat à Saint-Germain-en-Laye

Jean Maitron

et les camisards

 
"Au total une œuvre sans précédent, le plus grand dictionnaire biographique en langue française. Le thème s'y prêtait : un mouvement durable, puissant, profond, riche, divers. Mais finalement un mouvement minoritaire, régulièrement atteint par la répression, un mouvement de victimes plus que de vainqueurs. Nous tenons peut-être là une des sources de l¹inspiration de Jean Maitron. D'autres minorités ont eu la tentation de sauvegarder leur mémoire en multipliant les biographies et en dressant des listes. Les protestants par exemple. Dès le milieu du XIXe siècle la France protestante consacrait ses notices aux protestants marquants et nommait ceux qui avaient été condamnés au bagne . Le Musée du Désert leur consacra une salle entière,avec un grand mur sur lequel sont inscrits les noms de près de 5000 protestants condamnés aux galères, avec des précisions sur leur état civil
et leur peine qui font penser aux courtes notices que le fondateur du Dictionnaire consacra aux condamnés de la Commune.

Citons deux cas :
- Agulhon (Antoine), de Salgas en Racoules, diocèse de Mende, peigneur de
laine, 36 ans ; condamné à Montpellier pour assemblée pieuse en 1694. Sur le
Fortune à Marseille, en 1698, puis sur l¹Emeraude n° 18560. Libéré en 1713
et retiré à Glaris
- AGUILHON Octave.
Né à Mirebeau-en-Poitou (Vienne) le 26 janvier 1853 ; célibataire. Il fut,
après la Commune, condamné le 20 décembre 1871, par le 19e conseil de guerre
à la déportation simple ; amnistié, il rentra en France par le Tage.
SOURCES : Arch. Nat., BB 24/846. < Arch. PPo, listes d¹amnistiés.
Quel rapport entre le libre penseur Jean Maitron et le Musée du Désert, haut
lieu de la mémoire protestante ? Sa femme, Marcelle Gourdon était née dans
une famille protestante qui comptait parmi ses ancêtres le chef camisard
Rolland. C'est dans et autour de l¹ancienne maison de celui-ci que fut créé
le Musée du Désert bien connu du couple Maitron. Sans doute le directeur du
Dictionnaire a-t-il senti la revanche que représentait l'affichage de ces
milliers de noms. Les persécutions avaient pu les priver de leur métier, les
éloigner de leur famille, leur retirer la liberté, leur infliger un dur
traitement, elles n'avaient pas pu effacer leur nom. Les renseignements
administratifs qui marquaient leur condamnation ont paradoxalement permis la
réalisation de ce livre d'or.

L'entreprise de Jean Maitron part de cette même volonté de détourner l'information policière et administrative de sa vocation répressive, d'en extraire ce qui témoigne d'un être et d'une action : des noms, des dates, des lieux. Et si rien ne permet d'aller plus loin de la livrer comme cela, brute, forte, émouvante même si l'on sait que ce sera une des rares traces
de ce fusillé, de ce déporté de la Commune, de ce meneur de grève". ......

Extrait d'un article paru dans Autrement "Nom et prénom" : "Du fichier au livre d'or".

Jean-Baptiste L’Ouvreleul

par Patrick CABANEL,
auteur de la réédition par les Presses du Languedoc du "Fanatisme renouvelé"

1652 (1er août) : baptême à Mende de J.-B. L'Ouvreleul, fils d'autre Jean-Baptiste, marchand, et de Louise Laurans

années 1660-1670 : études au collège de Mende, dirigé par les Pères doctrinaires, puis entrée dans cette congrégation enseignante

années 1680-1690 : prêtre-enseignant au collège de Brive, puis (peut-être) de Nîmes, puis de Mende

1691 : recteur du collège de Tarascon

1699 (novembre) : prêche une mission à Saint-Germain-de-Calberte
(décembre) : est mis en possession de la cure de Saint-Germain-de-Calberte

1700 (mois indéterminé) : mène à bien une visite générale de sa paroisse
(octobre) : contrat entre L'Ouvreleul et les doctrinaires de Mende : il se réserve la possession de la cure de Saint-Germain, et à sa démission sera reçu à vie parmi les doctrinaires de Mende

1702 (début de l'année) : apprend qu'une conjuration se trame contre l'abbé du Chaila, qu'il avertit en vain
(avril) : églises désertes pour les fêtes de Pâques
(26 juillet) : préside les funérailles de l'abbé du Chaila à Saint-Germain, avant de fuir à Saint-Jean-du-Gard (jusqu'au 29)
(août) : est accueilli pendant une semaine au fort d'Alès, avant son retour à Saint-Germain
(26 août) : écrit sa première relation de la mort de l'abbé du Chaila, datée de Mende (publiée dans la Semaine religieuse de Mende, 1901, p. 564-567)
(9 septembre) : apprend l'entrée des camisards au Collet-de-Dèze
(septembre-octobre) : cherche à gagner Mende, mais rebrousse chemin après avoir aperçu les camisards : se réfugie à Alès ; puis à Mende, via le versant nort du Mont Lozère
(8 novembre) : démissionne de la cure de Saint-Germain, où le P. Malafosse le remplace le 20 ; recteur du collège-séminaire de Mende (succède au même Malafosse)
(début de l'hiver) : témoin des travaux de fortification à Mende, où l'on redoute une surprise des camisards

1703 : séjourne à Mende et entame la rédaction du Fanatisme renouvelé, à la demande de l'évêque, Mgr de Baudry de Piencourt, auquel il dédie le volume
(début avril) : convertit au catholicisme le camisard Pierre-Jean Verdier, rompu le 4 avril à Mende
(début mai) : échoue à convertir au catholicisme Jacques Pontier, pendu le 17 mai à Mende
(mai) : achève la rédaction du Fanatisme renouvelé (avec le récit du combat de la Tour de Billot, le 30 avril) et le confie à l'éditeur Hénault (Toulouse).
(courant de l'année) : publication du Fanatisme renouvelé (Toulouse, Hénault, 6 + 154 p. )
(id.) : seconde édition du Fanatisme renouvelé (Toulouse, Hénault, 6 + 148 p.)

1704 (début de l'année ?)-1705 : séjourne à Avignon, dans la résidence des Doctrinaires
(courant de l'année) : troisième édition du Fanatisme renouvelé (Toulouse, Hénault, 6 + 162 p., avec une lettre de l'évêque de Nîmes en addition, d'après un tirage daté du 19 mai)
(courant de l'année) : quatrième édition du Fanatisme renouvelé, qualifiée désormais de tome I (Avignon, Chastanier, 10 + 218 + 14 p.)
(fin de l'année) : cinquième édition du Fanatisme renouvelé, présentée en "Divisée en trois tomes" (Avignon, Chastanier, 10 + 218 + 14 p. ; 12 + 233 + 15 p. ; 12 + 223 + 13 p.) ; le récit s'achève avec des redditions de camisards, fin octobre 1704

1705 (automne) : entame la rédaction d'une suite au Fanatisme renouvelé ; mène son récit jusqu'en février 1706

1706 : recteur de la résidence des Doctrinaires à Aix-en-Provence
(courant de l'année) : publication de L'Obstination confondue, ou suite du Fanatisme renouvelé (Avignon, Chastanier, 16 + 168 + 24 p.)

1707 : traduction anglaise, sous le titre : [L'Ouvreleul] Fanaticism revived ; or The enthusiams of the Camisars. Their pretended revelations, false prophecies and hypocritical behaviour…with the many villanies committed by them under colour of religion, in the Sevennes, and parts adjacent… Collected from the original letters of the Marechals de Montrevel and Villars…and from the information of eye witness. Translated from the second edition of the French, Londres, J. Woodward, in-12°, 214 p .

1709 : autre édition anglaise, sous le titre : [L'Ouvreleul] The history of the French prophets. Their pretended revelations, false prophecies and hypocritical behaviour, on that account ; with the many bloody murders, barbarous desolations by burning, horrid sacriledges, and other villanies committed by them, under colour of religion, in the Sevennes, and parts adjacent ; deliver'd monthly as they happened from the beginning of that rebellion, till the total suppression thereof, Londres, Bettesworth, 1709, 214 p .
autre édition anglaise (traduction résumée des 3 premiers volumes), sous le titre : [L'Ouvreleul] The History of the Rise and Downfal of the Camisars : Giving an Account ot their false Pretences to Prophecy and Inspiration, Their brutish Carnality, their many bloody and inhuman Murders and Massacres of Persons of all Ages, Sexes and Conditions, and their horrid devastations of Towns and Villages by Fire. Collected from Original Lettres, ant the Testimony of Ey-witnesses, Londres, Printed for the Booksellers of London and Westminster, 1709
dans sa Suite de l'Histoire du Fanatisme de notre temps où l'on voit les derniers troubles des Cévennes, l'auteur, Brueys, discrédite le Fanatisme renouvelé, "ouvrage d'un bon curé, qui a écrit avec plus de zèle que de capacité" ("Préface", Montpellier, Martel, 1709, p. aij)

1710 : [L'Ouvreleul], Lettre de l'autheur du Fanatisme renouvelle, à M. Brueys de Montpelier, 8 p. (datée du 2 mai 1710)

années 1710 : retour à Mende, comme directeur et professeur de théologie morale au collège-séminaire des Doctrinaires

1713 : publie La Vie de la Révérende Mère Marie-Marguerite du Villars Première religieuse et première supérieure du premier monastère de l'Ordre du Verbe Incarné, Avignon, 242 p .
dans le 3e tome de son Histoire du fanatisme de notre temps… (Montpellier, Martel), Brueys fait amende honorable à l'égard de L'Ouvreleul ("Avertissement", p. 6)

1723 : invité par Moure du Villaret, subdélégué à Mende de l'intendant du Languedoc, à rédiger un mémoire sur l'histoire du Gévaudan, pour servir au Dictionnaire Universel de la France Ancienne et Moderne, de Saugrain

1724 : traduction italienne, sous le titre : [L'Ouvreleul], Il fanatismo rinnovato ovvero Istoria de'Sacrilegj, incendj, omicidj, et altri attentati, commessi da' Calvinisti sollevati nelle Sevene, e de' gastighi, che ne ripportarono. Scritta in Francese dal Reverendo P. l'Ouvrelevil Sacerdote della Dottrine Cristiana, già Curato di S. Germano di Calberta. Tradotta in Lingua Toscana da Piero d'Albizzo Martellini Cittadino Fiorentino Sottodoganiere de Livorno, et da esso dedicata All' Illustriss. e Reverendiss. Monsignore Francesco Frosini…, Lucques, Salvatore e Giandomenico Marescandoli, 2 vol., 446 p .

1724 ou 1726 : publie Mémoires historiques sur le pays de Gévaudan et sur la ville de Mende qui en est la capitale pour servir au Dictionnaire universel de la France. Recueillis et dressés par le Révérend Père L'Ouvreleul, prêtre de la Doctrine Chrétienne, Directeur et Professeur de théologie Morale du Séminaire de Mende, Mende, chez la veuve de Jacques Roy, in-12 (rééd. Mende, Ignon, 1825, XII-115 p ; rééd. augmentée, par les soins de l'abbé Pourcher, Saint-Martin-de-Boubaux, 1899 ; et Mende, Société des Lettres, 1989)

1728 : (fin mai) prend connaissance d'une vive critique du précédent ouvrage, parue dans le Jounal de Trévoux ou Mémoires pour servir à l'histoire des sciences et des arts, tome XXVIII, 1728 (février, p. 287-318). Rédige une Réponse du P. L'Ouvreleul à l'auteur de la critique de ses Mémoires, restée inédite jusqu'à sa publication dans le Bulletin de la Société des Lettres, Arts et Sciences de la Lozère (1891, p. 240-255) et sa reprise dans la réédition des Mémoires historiques par l'abbé Pourcher (op. cit., p. 338-363)

Il meurt à Avignon à une date inconnue.

 

La page de titre de la réédition des Mémoires historiques de Louvreleul, augmentée par les soins de l'abbé Pourcher, Saint-Martin-de-Boubaux, 1899

 

Consulter également la bibliographie détaillée établie par Daniel TRAVIER.

Lieutenant général de Broglie

par Henri Depasse

Victor-Maurice de Broglie naît en 1647 dans une famille noble d'origine piémontaise, fils de François-Marie (1611-1656) et d'Angélique de Vassal, comtesse de Favria.
A la mort de son père, il n'a que neuf ans : il hérite des comtés de Revel et de Broglie, du marquisat de Senonches et reçoit le Gouvernement de la Bassée, près de Lille.
Officier de cavalerie, à dix-neuf ans, il est nommé guidon (porte-étendard) des Gens d'Armes et reçois une pension de six mille livres.
En 1670, il achète la Compagnie des chevau-légers de Bourgogne, qui, plus tard, sera transformée par le Roi en Compagnie d'Hommes d'Armes. Durant la Guerre de Hollande (1672-1678), qui se déroule en grande partie dans les Pays-Bas Espagnols (territoire de la Belgique actuelle), il participe à de nombreux sièges, entre autres, à ceux de Charleroi, Toumai, Lille, Maestricht. Il se distingue particulièrement, à la tête de ses chevau-légers, à Condé, Seneffe et Maestricht, où son cheval est tué sous lui.
Le 25 février 1677, il est nommé maréchal de camp et le 1er août 1688 lieutenant général des armées du Roi.
En décembre 1688, il est nommé commandant militaire de la Province du Languedoc. De juillet 1702 à février 1703, il commande les troupes engagées dans la Guerre des Camisards. Il devient ensuite et brièvement, l'adjoint de son successeur, le maréchal de Montrevel.
Rappelé à Paris le 12 mars 1703, le Roi lui accorde une pension de huit mille livres et deux mille livres à chacun de deux de ses fils, l'un, colonel du Régiment de 1'lle de France et l'autre, maître de camp du Régiment de dragons du Roi.
Déçu de ne pas avoir été, en janvier 1703, élevé par Louis XIV à la dignité de maréchal de France, il se retire sur ses terres en Thymerais, puis au château de Buhy (en Vexin).
Après avoir été lieutenant général pendant trente-six ans, il est fait maréchal de France par Louis XV le 2 février 1724. Il décède à Buhy en 1727, âgé de quatre-vingts ans.
De son mariage avec Marie de Lamoignon, il aura huit enfants, dont François-
Marie (1671-1745), futur maréchal de France et duc de Broglie. Marie de
Lamoignon est la fille de Guillaume, premier président du Parlement de Paris, marquis de Basville et la soeur de Nicolas de Lamoignon, Intendant du Languedoc de 1685 à 1718.
L'un de ses petits-fils, Victor-François (1718-1804), sera fait maréchal de France, duc de Broglie et prince du Saint Empire.
Parmi les descendants de ce dernier: les ducs Léonce-Victor (1785-1870), ministre du Roi Louis-Philippe, Albert (1821-1901), homme politique et historien, Maurice (1875-1960), physicien et académicien, ainsi que le prince Louis-Victor (1892-1987), physicien, académicien, Prix Nobel de Physique en 1929.
Sur la famille de Broglie, on peut consulter l'ouvrage de 350 pages de La Varende : " Les Broglie " (Fasquelle Editeurs, Paris, 1950).

Jean Jacques De Taffanel de la Jonquière

par Maguy Calvayrac

Signature de La Jonquière

Jean Jacques De TAFFANEL de la Jonquière.
Né le 12 IX 1646, à Graulhet dans la métairie de La Jonquière (le bien à la Révolution consistait en 70 arpents de terres labourables,15 arpents de près, 6 de bois et 5 de friches).
A l'origine c'est une famille de notaires originaire de Lasgraîsse, roturière, qui se hisse au consulat. Par des alliances bien menées, elle acquiert dans l'Albigeois, des domaines terriens, des fiefs dont les enfants prennent le titre : Cabannac, la Tour, la Pommarède, la Bousquèterie, Saint -Martin, et la Jonquière. C'est là près de Graulhet que les parents- Pierre de Taffanel premier sieur de la Jonquière et Catherine d'Imbert - s'intallent avec leurs neuf enfants. Pierre accède au consulat et fréquente les seigneurs de Graulhet qui étaient les D'Aubijoux alliès aux de Thoiras, gentillhommes d'épée. La famille rêve tant de noblesse, qu'elle se qualifie de noble dans divers actes notariaux ; C'est un délit que réprouve l'Intendant, Baville dans un jugement rendu le 30 novembre 1699 : Jean Taffanel de la Jonquière le frère ainé de Jean-Jacques, doit payer une amende de 3000 livres.
Nous connaissons la carrière militaire de J.J. Taffanel de la Jonquière par une copie de son dossier,communiqué par les Archives Nationale (section Archives de la Marine) qui est déposé à la bibliothèque municipalle de Graulhet.
Jean Jacques TAFFANEL choisit la carrière des armes, d'abord dans l'infanterie. On le découvre capitaine au régiment de Navarre en 1671, lieutenant, puis major en 1676. Son mariage (vers 1685 ?? ) avec une demoiselle de Coriolis, d'une grande famille de marchands et de navigateurs marseillais lui permet d'entrer dans le régiment des galères où il est aide major en novembre 1691, puis rapidement dans la marine à Toulon le 15 V 1692, où dès novembre il est nommé inspecteur des troupes et capitaine de vaisseau.
Il est fait chevalier de Saint-Louis en 1693 lors de sa première promotion. crée par Louis XIV pour récompenser ses officiers catholiques et méritants sans condition de noblesse, 39 officiers généraux de la marine la reçoivent dès la première année - dont La Jonquière. 49 étaient susceptibles de la recevoir ; ce qui est une preuve d'estime du roi.
Selon son dossier de carrière, il participe au siège de Barcelone en 1697, commande la descente d'Oneille, le siège de Rosas, l' expédition de Naples.
Il arrive dans les Sevennes, en février 1703.Toujours affublé du titre d'Inspecteur des troupes de la marine à terre, il touche une solde de 300 livres par mois.
Sa carrière dans les Cévennes ne figure pas officiellement sur ses états de services. La tour de Bilhot n'est pas Montjuich, les enlèvements de femmes et d'enfants manquent de panache…..

Le 3 mars 1703, on signale 200 camisards à Saint-Mamert. De la Jonquière, qui était à Calvisson et qui commandait le 1°bataillon des troupes de la marine marcha avec 300 hommes. Le combat fut des plus acharné ; les rebelles, 200 camisards étaient cachés derrière les murs de pierres sèches. Ils laissèrent 80 cadavres. Un capitaine de grenadier et un enseigne furent tués, deux soldats blessés. Montrevel fit à Chamillart de grands éloges du bataillon de la marine et du sieur de la Jonquière assurant le ministre que ce gentilhomme était un des meilleurs officiers du Roy et un "galant homme."
Le 24 avril 1703 le régiment est employé à une mission très particulière : procéder aux enlèvements et à la déportation des populations civiles.
Le document relatant cet enlèvement a été découvert l'an dernier et publié sur le site internet :. En voici un résumé très significatif.
"Monsieur de la Jonquière quy commandait le régiment de la marine devait arriver audit Lézan pour y enlever les Nouveaux convertis malintentionnés de l'estat, arriva le 24 avril 1703 et tout le lieu estant en désordre ….
L' hoste de Lézan dû fournir le foin et l'avoine aux chevaux et pour ceux de M. de Fressieux, inspecteur des troupes qu'y avaient enlevé soixante huit nouveaux convertis."

A partir de Janvier 1704 les troupes de la Marine sont casernées à Uzès ; Le logis St-Eloy est transformé à grands frais en caserne.
Le sieur La Jonquière écrit d'Uzès à JULIEN - son supérieur immédiat- qu'il avait appris que les rebelles se cachaient au nombre de 800 à 3 lieues d'Uzès dans le bois d'Aigueblanche mais que "Trouvant le nombre trop important pour hasarder un combat, il décida de ne pas marcher vers eux" ; voilà un officier prudent, certes, mais peu téméraire !,
Et toujours selon les états de services retrouvés à Graulhet, nous apprenons que La JONQUIERE "se trouve AU COMBAT DE MONSAC LE 14 MARS 1704."
Nous lisons MOUSSAC
A l'issue du combat, il s'enfut se réfugier au château de Boucoiran. On sait qu'il abandonna son cheval au pied d'un mur. Ce cheval fit le bonheur de Cavalier, et Labouchère l'a immortalisé dans le fameux tableau déposé au musée du désert. La Jonquière sera rappellé à Toulon où il arrive le 26 mars 1704. On lui pardonne ; on charge Montrevel. Le roi a tellement besoin d'officiers !

En 1707, il réussit à reprendre l'île de Minorque aux Anglais, mais en 1708, il perd le château St-Philippe à Port -Mahon. Il se rend aux anglais sans opposer la moindre résistance….. Une fois de plus, c'en est trop ! Cette fois le Roy ne pardonne pas !!
LA Jonquière est condamné au conseil de guerre le 9 janvier 1709 ; il est cassé de son grade et rayé de l'ordre de Saint-Louis.

Il s'engage alors au service du Roi d'Espagne et sans doute est-il plus chanceux puisque Philippe V le fait chevalier de la Clef d'Or et gentilhomme de la Chambre de sa Majesté très catholique.
C'est ce titre dont il se pare lorsqu'il rédige son testament.

Il se retire à la Jonquière où il meurt le 28 janvier 1730 ; Il fut enterré dans le caveau de famille à l'intérieur de cette charmante église appelée, Notre Dame des Pins et des Vignes.

Salomon Sabatier

SABATIER Salomon, de Saint Roman de Codières, (mas de Drilholles), surnommé Salomonet, né vers 1682 ou 1683, faiseur de bas. "Manque et son frêre dit ne savoir où il est (Absents St Roman 21 mai 1703, ADHérault C185.485). Camisard et prédicant de la troupe de ROLLAND (il avoue avoir été de plusieurs combats dont celui de Pompignan), puis errant avec BONBONNOUX, il se rend en février 1708 après avoir échappé aux soldats, ce qui lui permet de faire libérer Jean de la BORIO blessé à Alès et il part avec lui à Genève. Il en revint avec CORTEIZ et est pris à Alès le 17 avril 1710 (récit dans Bonbonnoux p 55). Il est soumis à la question puis roué vif le 29 avril 1710 à Montpellier. Sources : Marion p 186, Bosc V 964, ADHérault C 190.243, pap. Court n° 17 K, f° 634.
(d'après Dictionnaire des camisards)

Abraham Pouget

POUGET Abraham, de la paroisse de: la Favède (Tournier a lu "la Sanette"), mas de Ruffières, né en 1654. Prédicant, accusé d'avoir prêché à l'assemblée de Ruffières le 7 mai 1702, soupçonné par Bâville d'avoir participé à l'assassinat de l'abbé du Chaila (ce qu'il nie), condamné le 13 septembre 1702 aux galères à vie pour "assemblées illicites, phanatisme et contravention aux ordonnances du Roy" il meurt le 7 ou 8 décembre 1702 à l'hôpital des galères. Source: TOURNIER III 46, BOSC I 256, Bull. 1852 p 54, Bost revue historique CXXXVI p 27, AD34 C183. (d'après Dictionnaire des camisards).

 

Le mas de Ruffières

Piémarcé (Alexandre de Brueys)

PIÉMARCÉ (de) (PIEDMARCE, PUYMARCE) Alexandre de Brueys, de Saint Chapte. Frère cadet du baron de St Chapte, tombé amoureux d'une prophétesse de St Chapte, bien qu'ancien catholique, il combattit courageusement avec les camisards, en particulier au combat de la tour de Billot (Marion p 49). La prophétesse qu'il aimait ayant été tuée au combat de Brueis (18 mai 1703), il se rendit le 10 août et dénonça alors ses anciens compagnons, dont 17 furent condamnés aux galères (novembre 1703) et autant de femmes mises en prison au fort d'Alès. "Il (PIÉMARCÉ) leva une compagnie de grenadiers et s'en allant de village en village il prenait prisonnier tous ceux qu'il connaissait être du parti des fanatiques" (Anonyme publié par Tallon p 48 et 77). Accusé plus tard d'avoir tué sa femme, il fut condamné aux galères le 18 mai 1707, peine qu'il n'accomplit probablement pas car nous n'avons pas retrouvé son nom sur les registres des galères. Sources : Bosc I 682, 683 note 5, ADHérault liste Piémarcé C 192.328, ADH C 184, Cavalier p 90, M. Pin Jean Cav. p 209-210, Soeur de Mérez p 26.
(d'après Dictionnaire des camisards)


Complément-erratum :

Alexandre de Brueys de Piémarcé a bien été aux galères !
Mr Mike Morice nous a fait part d'un renseignement retrouvé aux archives départementales du Gard (cote 85J214 du Fonds FALGAIROLLE, petit livre de transcriptions et notes diverses sur les BRUEYS, page 10 de la section intitulée "Notes diverses sur la famille de BRUEYS").
Laissons la parole à Mike Morice :

Concernant le curieux comportement de Alexandre de BRUEYS de Piémarcé, dont vous vous demandez s'il a accompli sa condamnation perpétuelle aux galères du 18 mai 1707, je viens de trouver que :
- "il fut libéré des galères le 12 avril 1728 en vertu d'un ordre du Roi du 31 mars précédent" ;
- sa fille Anne a épousé un David d'ALEYRAC.
Curieusement, on pourrait comprendre que Alexandre serait décédé d'après le contrat de mariage de son fils Jean Félix du 25 février 1723. Cependant il est bien revenu vivre à Saint-Chaptes (Gard) où il est décédé le 17 janvier 1743.

Un grand merci à notre correspondant. Qui retrouvera la trace de ce curieux personnage aux galères ?

Jean Lafond

LAFOND Jean, de Saint Flour en Auvergne (Saint-Martial), surnommé Janot, et plus rarement Capellan, tisserand de cadis. " De la montagne, catholique, prosélyte et prédicateur (Bonbonnoux page 76). Il est élevé dans la religion catholique jusqu'à l'âge de neuf ans, puis placé en Cévennes, à St-Martin-de-Boubaux où on " l'obligea à croire la religion prétendue réformée " dit-il dans son interrogatoire. Dans la troupe de Castanet, puis de " la Rose ", il participe aux combats du Pradal, de la Tour de Billot et de Saumane (il est " dix mois incommodé de ses blessures ", ce qui d'après lui, l'empêche de se rendre. Nous pensons quand à nous qu'il se rendit sous le nom de Chauliac). Il devient ensuite prédicant, jusqu'à sa capture à Milhaud le 25 août 1709 avec " la Rabasse " (Jean abric) et Antoine Cordesse. Il est pendu avec eux à Montpellier le 29 août 1709. Sources : Marion p. 186, AD34 C 189.658 (son interrogatoire, Pap. Court vol. 17 B manuscrit de Codognan f° 213) (d'après Dictionnaire des camisards)

Jean Boulet

BOULET (BOURET, BOURG pour Bosc V.80 d'après lettre de Basville du 1er mars 1705, BOULAYE pour La Baume, BOURY pour Brueys, GOULLET pour le manuscrit de Codognan) Jean, De St-Césaire-de-Gauzignan, né vers 1676, peigneur de laine.
Un " Bouret et ses deux garçons, travailleur de St-Césaire-de-Gauzignan " est fiché sur les Listes des Affaires Etrangères au f° 140. Cavalier dit dans ses Mémoires qu'il l'a connu à Genève avant le déclenchement de la guerre des camisards.
" Petite taille, les cheveux blonds et frisés, a rapporté un fusil " le 10 octobre 1704 : il fait soumission avec Jalaguier de Cassagnolles à Uzès, et est pris d'une " crise de fanatisme " en pleine rue de Nîmes lorsqu'on le dirigea vers l'Intendant.
Parti avec Fidel Abric et quelques autres pour Genève le 3 novembre 1704, il en revient clandestinement en décembre, et se cache dans les bois entre St-Césaire-de-G. et Vézénobre, ce qui le fait soupçonner d'avoir été l'agresseur du curé de Vézénobre Cahuzac.
Il est capturé au moment où il s'apprête à traverser le Rhône pour retourner à Genève en décembre 1704 ou janvier 1705 : " le prévôt de Lyon mena à Nîmes deux prisonniers enchainés qui étaient rentrés dans le royaume, l'un était Jean Boulaye de St-Césaire-de-Caton " (La Baume p 361) ; il est condamné le 21 février 1705 et pendu le 22 à Uzès.Sources : Bosc IV 480, V 41, AD 34 C 273.117, et surtout un mémoire anonyme en C188.70 (d'après Dictionnaire des camisards)