18e rencontres Abraham Mazel 2014

Programme

Les Rencontres Mazel de l'été auront lieu du 4 au 6 juillet 2014 à Saint-Jean-du-Gard et Falguières sur le thème : "LE BONHEUR, UNE IDEE SUBVERSIVE"

VENDREDI 4 JUILLET Ouverture des Rencontres

21 H- Salle Stevenson Saint Jean du Gard-

Rémy Pawin : « Histoire du bonheur en France »

Comment le bonheur est devenu la valeur centrale de la société française contemporaine.
« Suis-je heureux ? » Nos existences et nos actions sont régies par cette interrogation lancinante.
. Les chemins du bonheur individuel et collectif sont nombreux et variés, de la recherche du moindre mal jusqu'à l'épanouissement personnel, idéal promu à partir des années 1970. Aujourd'hui, l'irrésistible ascension du bonheur conduit à un nouvel hédonisme : le devoir de bonheur.

Né en 1982, Rémy Pawin est docteur en Histoire contemporaine, Université Paris 1 Panthéon-
Sorbonne, et professeur agrégé d’histoire géographie. Après des études en histoire et en sociologie,
il a soutenu en 2010 une thèse sur les représentations et expériences du bonheur en France après
1945. Histoire du bonheur en France est son premier livre publié chez Robert Laffont en 2013.
Rencontre suivie d’un verre de l’amitié

SAMEDI 5 JUILLET – MAISON MAZEL (Falguières)

11h Daniel Bourguet « Les Béatitudes, une proposition subversive du bonheur ». Daniel Bourguet, de la Fraternité des Veilleurs nous donnera son éclairage.

12h00 Vernissage exposition peintures et photographies de Mehrake Ghodsi, Au bonheur des femmes, maison Abraham Mazel, Falguières, du 5 au 9 juillet (5 et 6 de 11h à 19h, 8 et 9 de 17h-19h)
Née en 1981, diplômée en Histoire de l'art en 2002, d'origine iranienne, parents artistes peintres, Kambiz Ghodsi et Nahid Aryan. Parisienne de naissance et cévenole depuis 2009, Mehrake Ghodsi vit à Saint Jean du Gard ; elle propose un face à face de peintures & de photographies, échappées, incognito… Ici le corps se voit, la chair et la couleur débordent, l’ombre se tient à l’arrière.

13h REPAS
Pause café en compagnie de Nicole Chapron pour un conte de Gabriel Garcia Marquez : Le plus beau noyé du monde

14h30 Céline Beaudet « Ne rien céder du présent au vent de l'avenir : expériences du bonheur chez quelques anarchistes du début du XXe siècle"
Certains socialistes du XIXe siècle ont dépeint avec force détails l'avènement du bonheur, de la fraternité,de l'harmonie, en laissant parfois libre cours à leurs rêves les plus fous
Pris entre ces réflexions mais aussi et surtout par la réalité de leurs conditions de vie, quelques anarchistes du début du XXe siècle ont créé des lieux de vie collectifs pour vivre au présent leurs idées. Cette nécessité et volonté de se soustraire tant que possible et dans l'immédiat au poids de toutes les oppressions, au travail et au quotidien, s'exprime de façon tragique et désespérée souvent, mais aussi parfois avec rage et joie de vivre
Céline Beaudet vit à Saint Jean du Gard, elle a publié aux éditions Libertaires en 2006 Les milieux libres, vivre en anarchiste à la Belle Epoque en France.

16h Jean-Claude Besson-Girard « Du bonheur de résister pour créer : l'harmonie conflictuelle ? »
Face à la situation actuelle de l’humanité au sein de la biosphère, vivre et penser l’harmonie conflictuelle peut permettre d’imaginer et de mettre en oeuvre une sortie du labyrinthe. S’appuyant sur une triple expérience de peintre, d’animateur d’une tentative communautaire et de chercheur lanceur d’alerte, il sera question de la joie de résister au présent pour créer les conditions poétiques et politiques d’une indispensable conversion anthropologique.
Jean-Claude Besson-Girard est peintre, co-fondateur et directeur, de 2006 à 2013, d’ENTROPIA, revue d’étude théorique et politique de la décroissance. Il a pratiqué et théorisé la décroissance en animant une communauté paysanne dans les années soixante-dix. Il a publié aux Éditions Parangon, en 2005,Decrescendo cantabile, petit manuel pour une décroissance harmonique.

17h30 Eckart Birnstiel « Mai 68 et la quête du bonheur »
Bien que la révolte de ’68 ait été, en France comme ailleurs, la résultante d’une opposition politique de la part d’un milieu estudiantin radicalisé contre la guerre au Viêt-Nam et, dans un sens plus large, contre l’impérialisme et le capitalisme, elle cachait en son sein encore d’autres aspirations, notamment la recherche du bonheur et d’autres formes de la vie en commun. Et bien que la révolte à caractère politique ait été vite matée par les gouvernements, la révolte sociale et culturelle qu’elle a déclenchée a profondément bouleversé nos sociétés, de sorte que nous sommes toutes et tous aujourd’hui des enfants de ’68, que cela nous plaise ou non.
Né en 1947 en Allemagne fédérale, enseignant-chercheur à l’Université de Toulouse II – Le Mirail, historien moderniste et spécialiste de l’histoire des protestants en France et dans la diaspora. Mais ce n’est pas en cette qualité qu’il interviendra mais plutôt en tant qu’acteur militant de la révolte de ’68 qu’il a vécue à Berlin.

DIMANCHE 6 JUILLET – MAISON MAZEL (Falguières)

11h00 David El Kenz « Les enthousiastes à la Renaissance : du bonheur sanglant au bonheur séparé »
« Schwärmer », enthousiaste en allemand, est le mot qu’utilise Martin Luther contre son compagnon Thomas Müntzer. Dès 1523, ce « songe-creux » s’éloigna du maître de Wittenberg au nom de la puissance de l’Esprit saint, mais aussi d’une impatience à accomplir dès maintenant le royaume de Dieu ici-bas.
Bientôt ce « prophète » et ses compagnons secouent les territoires helvétiques et germaniques. Jean Calvin les désigne par le néologisme péjoratif de « fanatiques ». Ce sont ces anabaptistes qui marquent leur différence en rebaptisant les adultes de leurs communautés. L’historiographie actuelle les présente comme le courant radical, social ou encore révolutionnaire du protestantisme. L’une de leur singularité est d’avoir défendu un projet à la fois social et spirituel sans attendre une réforme politique légitime. Si bien que les historiens marxistes en firent des héros annonciateurs des « lendemains qui chantent ». Dans notre intervention, nous verrons pourquoi leur idéal s’avéra subversif et fit d’eux les vaincus de la Réforme du XVIe siècle.
David El Kenz est Maître de conférence en Histoire moderne, Université de Bourgogne. Il a publié de nombreux ouvrages chez plusieurs éditeurs dont Gallimard et Champ Vallon.

13h REPAS

14h Surprise musicale, et si tous les chants du monde…

14h30 Jack Thomas « Pursuit of Happiness » ou « la quête du bonheur »
« Nous tenons pour évidentes pour elles-mêmes les vérités suivantes : tous les hommes sont créés égaux ; ils sont doués par leur Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. »
Cette phrase, qui commence le deuxième paragraphe de la Déclaration d'Indépendance des États-Unis d'Amérique, est universellement connue. Elle a fait l'objet d'innombrables gloses et commentaires depuis sa rédaction et diffusion en 1776. Je voudrais remonter à certaines de ses sources afin de voir comment cette phrase pouvait être comprise par les hommes et les femmes de l'époque. En se faisant, nous verrons l'importance du penseur anglais John Locke et comment Locke et Jefferson ont pu concevoir une religion naturelle détachée de certaines de ses contraintes traditionnelles dont celles de théologiens protestants tels que Calvin.
Jack Thomas est professeur d'Histoire à l'Université de Toulouse en Histoire moderne et contemporaine.
Originaire des États-Unis, Jack Thomas enseigne depuis de longues années l'histoire des États-Unis.

16h Jean-Paul Chabrol « Au coeur de la catastrophe, le bonheur. Apocalypse, millénarisme et prophétisme en Languedoc (1688-1715) »
Bien que les signes prémonitoires aient été nombreux, la révocation de l’édit de Nantes est vécue par les huguenots comme une catastrophe, un traumatisme. Mais très vite, s’organise une résistance qui puise, en partie, ses raisons d’espérer dans l’Apocalypse, et plus encore dans le chapitre 20 du dernier livre du Nouveau Testament. Dans ce chapitre, gît la croyance au second règne terrestre du Christ et de ses éluspour une durée de mille ans (millenium en latin). Le millénarisme a incontestablement imprégné les prêches de nombreux prédicants (Brousson, Vivens, etc.), on le retrouve aussi dans la bouche des prophètes. La promesse de « mille ans de bonheur » (Jean Delumeau) a permis à une population désespérée et culpabilisée
de s’opposer à l’entreprise d’éradication de « l’hérésie calviniste ».
Jean-Paul Chabrol est agrégé d’histoire, spécialiste du Gévaudan et des Cévennes, en particulier des singularités sociales et religieuses de ces territoires. Il est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages consacrés à la guerre des camisards et au phénomène prophétique.

17h30 « Comment le bonheur peut-il être subversif aujourd’hui ? » table ronde avec Rémy Pawin,
Jean-Claude Besson-Girard, Jean-Paul Chabrol, Eckart Birnstiel, en compagnie de notre cher public.
Rencontre suivie d’un verre…
avant la…
Soirée de clôture à Mialet, Chez Mialet
21h « Karl Marx, le retour » – texte de Howard Zinn, interprété par Jean Delval, mis en scène d’Alixe Constant, Théâtre des rues, Mialet, Chez Mialet (Foyer Monplaisir en cas de pluie)
Vous pouvez diffuser l’information :
Karl Marx est de retour !
Pour une heure seulement…un truculent monologue interprété par Jean Delval, Marx. Marx obtient, non sans mal et protestation, des instances du ciel, l’autorisation de redescendre sur terre.

Prix d’entrée libre (à l’appréciation des participants) pour les conférences et la pièce de théâtre
- l’argent collecté sert à payer les frais de voyage, l’hébergement et les repas de nos invités, une
partie du travail des uns et des autres, musiciens et techniciens, les affiches et programmes, etc.

Infos : www.abrahammazel.eu

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